L'eau et les centres commerciaux
Comme le dit Christian Dubois, directeur général du cabinet-conseil Cushman & Wakefield, dans les Echos, la baisse du chiffre d’affaires des centres (-2% en 2011) n’est pas le résultat d’une baisse de la fréquentation»,. « Les centres commerciaux vont servir de plus en plus de vitrines et une partie du chiffre d'affaires s'évadera vers l'e-com mer ce». Une distinction a faire cependant entre ceux des périphéries urbaines et les centre commerciaux plus urbains. Aux périphéries les hypermarchés aux galeries marchandes alibis au milieu d’un océan de places de parking. Ils subissent de plein fouet les hausses du coût des déplacements et les changements, profonds, des habitudes d’achat au profit des « drive » par exemple. Aux autres centres commerciaux, plus urbains, les magasins de luxe, les espaces de restauration et les services.
A ces fréquentations ludiques, a ces c lient èles plus jeunes, loin de l’image du « pousse caddy » qu’offrir pour se déplacer ? On oublie la voiture, le deux roues, où les garer ?, Métro et bus, quelquefois le tramway, c’est bien mais comment aller jusqu’au bout en faisant débuter la fête bien avant de franchir les portes du centre commercial flambant neuf censé personnaliser la nouvelle culture urbaine celle qui est faite de découvertes et de rencontres, de musique et de lumières.
C’est là qu’a innové Icade le promoteur du Millenium d’Aubervilliers en mettant sur le canal Saint Denis quatre bateaux électriques, électro solaires, qui transportent chaque jour 1500 salariés de son siège et de la zone de bureaux dans le bruissement de souple soie de l’eau qui s’ouvre et des canards qui mollement s’écartent, partant de Corentin Cariou, le métro.
C’est ce qu’a lancé depuis un mois, dans le nouveau quartier lyonnais Confluence, le centre commercial Confluences qui a mis en service le 4 avril dernier sur la Saône un « vaporetto » sans vapeur mais hybride. C’est un bateau qui, diesel sur 3, 3 km, électrique sur les derniers cent mètres dans la nouvelle darse du quartier, descend puis remonte la Saône au départ du Vieux Lyon. Teck et acajou vernis, équipage stylé, et de part et d’autre le ruban des façades aux tons de roses, perspectives changeantes de la boucle de la rivière. Nous glissons à l’aller avec le courant, refusons du monde à la station Bellecour avant de passer sous le double pont levis de l’entrée de la darse. Vite, on descend et les candidats à la croisière retour prennent leurs places. La capacité du vaporetto, 90 places, est là encore insuffisante et une trentaine de candidats au voyage restent à quai.
C’est un réel dépaysement pour les passagers qui admirent le paysage, il ne manquent que les commentaires du commandant pour que la promenade se transforme en croisière. Le ticket est à 1,5 €, gratuit au retour si l’on présente un bon d’achat. Tout se passe bien, un instant de vie au fil de l’eau, le bonheur !
Quelles conclusions pour la Relation Client Transport ?
En premier lieu la redécouverte des canaux, des rivières et des fleuves comme les futurs axes de la mobilité urbaine. Toutes les villes, les ports développent des transports fluviaux de toutes catégories, qui sont souvent intégrés aux réseaux de transports urbains.
Ensuite la volonté, de plus en plus affirmée de faire fonctionner ces bateaux à l’électricité et au solaire. Quand il faut une grande autonomie et une puissance suffisante pour vaincre le courant, l’hybride avec une propulsion principale au diesel s’impose. Mais quand les parcours sont courts, sans courant, sans vent, avec une possibilité de recharge à chaque terminus, le tout électrique apporte son silence et son confort.
Enfin, le fantastique atout que constitue pour la relation client ce type de transport quand il s’agit de créer l’évènement, de construire l’image d’un équipement, bref de faire du buzz en apportant sa pierre au monde résolument moderne auquel nous participons, n’est il pas ?